Accueil > Articles > SUJETS DU BAC PHILOSOPHIE 2024 (HORS METROPOLE)
Publié le 14/06/2024 à 12:00 dans Sujets du bac (archives)
BAC GENERAL Sujet 1 : Comment être heureux, si rien ne dure ? Sujet 2 : Peut-on parler sans savoir ? Sujet 3 : Expliquez le texte suivant :
Comment donc peut-on dire des choses extérieures qu’il y en a de conformes à la nature et que d’autres lui sont contraires ? C’est comme si nous étions isolés. Ainsi je dirai qu’il est de la nature du pied d’être propre, mais, si tu le considères comme pied et non comme une chose isolée, son rôle sera de patauger dans la boue, de marcher sur des épines et parfois même d’être amputé pour sauver le corps entier. Sinon il ne sera plus un pied. C’est une conception analogue qui convient à notre propre sujet. Qu’es-tu ? Un homme. Si tu te considères comme un membre isolé, il est selon la nature de vivre jusqu’à un âge avancé, de t’enrichir, de te bien porter. Mais, si tu te considères comme un homme et comme partie d’un certain tout, c’est dans l’intérêt de ce tout que tu dois tantôt subir la maladie, tantôt entreprendre une traversée et courir des risques, tantôt supporter la pauvreté et parfois même mourir avant l’heure. Pourquoi donc te fâcher ? Ne sais-tu pas qu’isolé, pas plus que le pied ne sera un véritable pied, toi de même tu ne seras plus un homme ? Qu’est-ce, en effet, que l’homme ? Une partie d’une cité, de la première d’abord, de celle qui est constituée par les dieux et par les hommes, puis de celle qui, comme on dit, s’en rapproche le plus, et qui est une petite image de la cité universelle.
ÉPICTÈTE, Entretiens (I°-II° s.) Amérique du Nord : Sujet 1
L'art nous aide-t-il à vivre ? Sujet 2
Pourquoi faut-il se fier à la science ? Sujet 3
Expliquez le texte suivant : « S'il est manifeste que l'homme est bien l'auteur de ses propres actions, et si nous ne pouvons pas ramener nos actions à d'autres principes que ceux qui sont en nous, alors les actions dont les principes sont en nous dépendent elles-mêmes de nous et sont volontaires. Semblent en témoigner, aussi bien le comportement des particuliers dans leur vie privée que la pratique des législateurs eux-mêmes. On châtie, en effet, et l'on oblige à réparation ceux qui agissent mal, à moins qu'ils n'aient agi sous la contrainte ou par une ignorance dont ils ne sont pas eux-mêmes causes ; et, d'autre part, on honore ceux qui accomplissent de bonnes actions, encourageant les uns et décourageant les autres. Mais les choses qui ne dépendent pas de nous et ne sont pas volontaires, personne n'incite à les faire, attendu qu'on perdrait son temps à nous persuader de ne pas avoir chaud, de ne pas souffrir, de ne pas avoir faim, et ainsi de suite, car nous n'en serons pas moins affectés par ces impressions. Et, en effet, nous punissons l'acte commis par ignorance, si nous tenons l'auteur pour responsable de son ignorance. Par exemple, en cas d'ébriété, les peines sont doublées, parce que le principe de l'acte réside dans l'agent lui-même, qui était maître de ne pas s'enivrer et qui est ainsi responsable de son ignorance. On punit également ceux qui ignorent telle disposition légale dont la connaissance est obligatoire et qui ne présente aucune difficulté. Et l'on fait de même chaque fois que l'ignorance paraît résulter de la négligence, car il dépend de chacun de ne pas rester ignorant, mais de faire attention à s'instruire. ARISTOTE, Éthique à Nicomaque (IV° s. av. J.-C.) Bac technologique Pour les candidats de série technologique, là encore, trois sujets étaient à la carte, dont deux dissertations et une explication de texte.
Sujet 1 Y a-t-il un sens à refuser la technique ?
Sujet 2 La création artistique est-elle totalement libre ? Sujet 3 Expliquer le texte suivant : Les passions dont il est utile de se servir pour s'exciter à la recherche de la vérité sont celles qui donnent la force et le courage de surmonter la peine que l'on trouve à se rendre attentif. Il y en a de bonnes et de mauvaises : de bonnes, comme le désir de trouver la vérité, d'acquérir assez de lumière pour se conduire, de se rendre utile au prochain, et quelques autres semblables ; de mauvaises ou dangereuses, comme le désir d'acquérir de la réputation, de se faire quelque établissement1, de s'élever au-dessus de ses semblables, et quelques autres encore plus déréglées dont il n'est pas nécessaire de parler. Dans le malheureux état où nous sommes, il arrive souvent que les passions les moins raisonnables nous portent plus vivement à la recherche de la vérité et nous consolent plus agréablement dans les peines que nous y trouvons que les passions les plus justes et les plus raisonnables. La vanité, par exemple, nous agite beaucoup plus que l'amour de la vérité, et l'on voit tous les jours que des personnes s'appliquent continuellement à l'étude lorsqu'elles trouvent des gens à qui elles puissent dire ce qu'elles ont appris, et qui l'abandonnent entièrement lorsqu'elles ne trouvent plus personne qui les écoute. La vue confuse de quelque gloire qui les environne lorsqu'elles débitent leurs opinions leur soutient le courage dans les études même les plus stériles et les plus ennuyeuses. Mais si par hasard ou par la nécessité de leurs affaires, elles se trouvent éloignées de ce petit troupeau qui leur applaudissait, leur ardeur se refroidit aussitôt ; les études même les plus solides n'ont plus d'attrait pour elles : le dégoût, l'ennui, le chagrin les prend, elles quittent tout. La vanité triomphait de leur paresse naturelle, mais la paresse triomphe à son tour de l'amour de la vérité ; car la vanité résiste quelquefois à la paresse, mais la paresse est presque toujours victorieuse de l'amour de la vérité. Malebranche, De la recherche de la vérité, Livre VI, chap. 3 (1675) Rédaction de la copie
Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l'explication de texte. Il peut :
A) Éléments d'analyse
B) Éléments de synthèse
C) Commentaire